29.1.17

L'eau, l'air et le savon


Mourir de confusion









Il n'est, dans la nature rien de comparable au savon. Point de galet (palet), de pierre aussi glissante, et dont la réaction entre vos doigts, si vous avez réussi à l'y maintenir en l'agaçant avec la dose d'eau convenable, soit une bave aussi volumineuse et nacrée, consiste en tant de grappes de pléthoriques bulles.

Les raisins creux, les raisins parfumés du savon.

Agglomérations.

Il gobe l'air, gobe l'eau tout autour de vos doigts.

Bien qu'il repose d'abord, inerte et amorphe dans une soucoupe, le pouvoir est aux mains du savon de rendre consentantes, complaisantes les nôtres à se servir de l'eau, à abuser de l'eau dans ses moindres détails.
Et nous glissons ainsi des mots aux significations, avec une ivresse lucide, ou plutôt une effervescence, une irisée quoique lucide ébullition à froid, d'où nous sortons d'ailleurs les mains plus pures qu'avant le commencement de cet exercice.


Francis Ponge,  Le savon





Image : Manon von Kouswijk, Soap with a string of pearls, 








1.1.17

Happy New Year !








Seeing with your eyes wide opened, seeing with your eyes wide shut. Tuning yourself to the prose of the world. Ecouter voir la rumeur du vivant, sentir le tremblé du monde. Accueillir l'invisible, habiter les frontières, chercher, fouiller, visiter follement les mousses et les pierres. I wish to all my readers a 



Very Happy New Year  2017!





Photograph : Pierre Le-Tan at home 



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